LA LOUISIANE
Les explorateurs français, et notamment Cavelier de La Salle, qui voulaient honorer leur roi Louis XIV appelèrent Louisiane la région qu'ils découvrirent en remontant le Mississippi.
Espagne 1762 France 1800 USA 1803
C'est alors un vaste territoire qui comprend toute la vallée du Mississippi et s'étend vers l'ouest jusqu'aux montagnes Rocheuses ; il faudra plus d'un siècle pour en connaître les limites et les ressources. En 1763, la France cède la Louisiane à l'Espagne, mais la reprend au début du XIXe siècle. Bonaparte décide alors de la vendre aux Américains qui s'intéressent au port de La Nouvelle-Orléans ; le marché est conclu le 3 mai1803 pour quatre vingt millions de Francs-or.
De cette région, les États-Unis feront plusieurs États. L'État de
Louisiane, peuplé de colons d'origine française, espagnole et
américaine, se développe au XIXe siècle grâce à sa situation au
débouché du Mississippi et à l'extension du royaume du coton. Le
déclin survient au lendemain de la guerre de Sécession, quand les
chemins de fer remplacent la circulation fluviale. Il faut attendre
l'époque contemporaine pour que le pétrole et les industries qui
l'accompagnent, ainsi qu'une diversification des productions
agricoles (canne à sucre, coton, etc.), rendent à la Louisiane une
place importante dans l'Union.
Contrastant singulièrement, par la faiblesse de sa superficie (125
675 km2), avec l'immensité de la Louisiane historique (la Louisiane
française s'étendait, à travers les Grandes Plaines, du golfe du
Mexique aux solitudes canadiennes), l'État de Louisiane,
officiellement instauré en 1812, quelques années après la cession,
correspond essentiellement au secteur aval du Mississippi et à son
monumental delta. En 1990, elle comptait 4 219 973 habitants.
L'originalité du milieu physique se conjugue avec l'influence
française pour créer un milieu rural particulier : les parcelles
allongées, presque laniérées, les fermes alignées le long des axes
de communication constituant des villages-rues à mailles très
lâches, rappellent, au même titre que le rang canadien, la
colonisation française.
Farouchement attachés à leur langue et à leurs coutumes, les
fermiers "Cadiens" de langue française ("Cajuns" en Anglais)
adoptent difficilement la civilisation anglo-saxonne. Mais l'État de
Louisiane constitue aussi un bon exemple de secteur local en
mutation.
En dépit de conditions climatiques qui ne sont pas totalement satisfaisantes (gelées et surtout inondations), la Louisiane est caractérisée avant tout par la culture de la canne à sucre, tradition héritée des planteurs du XVIIIe siècle.
À partir de 1910, les vicissitudes du marché du sucre et les
maladies cryptogamiques ont entraîné le déclin de cette activité,
accompagné de l'intensification de l'exode rural. Cependant, depuis
1945, le gouvernement fédéral s'est attaché à donner un nouvel essor
à cette culture, favorisé en cela par "l'aventure cubaine " depuis
1959. La concentration des exploitations et les progrès de la
mécanisation ont permis de créer de vastes domaines qui sont aux
mains des grandes compagnies sucrières. En outre, la culture du
coton a reculé devant celle du riz et du soja, ainsi qu'au profit de
l'élevage bovin. Les ressources issues de la pêche occupent une
place importante dans les revenus de l'État.
Cependant, la transformation la plus spectaculaire réside dans
l'essor de l'industrialisation, en particulier entre La
Nouvelle-Orléans et Baton Rouge, grâce à la présence de sources
d'énergie (pétrole, gaz naturel) et de matières premières (sel,
soufre). En outre, la situation sur le golfe du Mexique permet
l'importation de matières premières de base. Sur le plan urbain,
toutefois, les foyers récents restent, dans leur grande majorité, de
taille modeste : New Iberia, Houma et Morgan City servent surtout
d'intermédiaires dans les relations du delta avec les grands centres
du Mississippi.
Baton Rouge, capitale administrative de l'État (219 531 hab. en
1990), fière de son université, est animée, à l'image des complexes
portuaires littoraux de Pensacola (Floride) et de Gulfport
(Mississippi), par de colossales raffineries de pétrole ; en 1993,
son trafic atteignait 9 281 000 tonnes. La véritable métropole
régionale est La Nouvelle-Orléans (496 938 hab. en 1990). En 1993,
son trafic portuaire était de 31 700 000 tonnes.
Outre son rôle commercial, La Nouvelle-Orléans possède des activités
industrielles axées essentiellement sur la pétrochimie, ce qui
entraîne une grave pollution de l'eau. On y trouve aussi des
industries agro-alimentaires, des fabriques de matériel de
transport, ainsi que des usines textiles.
Comment fonctionne l’État de Louisiane.
Aux États Unis d’Amérique, le pouvoir législatif appartient au
Congrès. Il est composé de deux assemblées délibérantes: le sénat et
la chambre des représentants.
Dix-huitième État, la Louisiane est représentée au gouvernement
fédéral, à Washington, par deux sénateurs et par huit représentants.
Chaque État est dirigé par un gouverneur, chef de l’exécutif, élu
pour quatre ans, au suffrage universel direct, par les électeurs de
l’état.
Les États Unis étant un pays fédéral, les pouvoirs gouvernementaux
sont partagés, et chaque état jouit d’une certaine autonomie dans
beaucoup de domaines. Comme les autres États, la Louisiane possède,
par exemple, son propre système de tribunaux " civil " et " criminel
", et dispose du droit de percevoir ses propres impôts et de les
utiliser à sa convenance.
La Louisiane est divisée en 64 paroisses civiles. Chaque paroisse
(Parish) est régie par un jury de police dont les membres sont élus
par les électeurs de la paroisse.
En 1968, à la suite de la création du CODOFIL, une loi votée à
l’unanimité par la législature louisianaise, refait du français une
langue officielle, lui reconnaissant ainsi le même statut que
l’anglais. Tout texte officiel ou légal peut être publié en
français, et les tribunaux peuvent aussi délibérer et porter
jugement dans cette langue.